Sur Contretemps : « L’université colonisée : entre la destruction du savoir en Palestine et déni de la colonialité en France »

Sur Contretemps : « L’université colonisée : entre la destruction du savoir en Palestine et déni de la colonialité en France »

8 mai 2025 0 Par Igor Babou

Je signale ce très intéressant article du sociologue Sbeih Sbeih sur Contretemps, sur un thème majeur qui devrait toutes et tous nous occuper et nous mobiliser : l’existence attestée d’un épistémicide accompagnant le génocide des palestinien⸱nes à Gaza. L’université française se grandirait si elle affrontait sérieusement, comme nous l’invite à le faire cet article, son incapacité à penser la colonialité de l’État d’Israël. On en est malheureusement très loin, mais cela impose justement à touste les collègues sincèrement attaché⸱es à une pensée critique, émancipatrice et humaniste, de s’impliquer activement dans la diffusion des travaux prenant en charge cette réflexion, en dénonçant les accusations indignes d’antisémitisme qui ciblent les réflexions historiques sur la colonisation en Palestine, rhétoriques qui instrumentalisent l’antisémitisme pour délégitimer ces réflexions sans les affronter par la dispute rationnelle : on ne peut pas d’un côté s’alarmer des attaques du gouvernement États-unien contre les sciences, et dans le même temps faire exactement la même chose en France où, pourtant, le sens commun universitaire, la censure et la répression s’abattent sur celles et ceux, enseignant⸱es comme étudiant⸱es, qui tentent de mener une réflexion sérieuse sur ce thème important. Nous sommes en effet dans un moment préoccupant, où la liberté académique des universités françaises est extrêmement menacée à la fois par le pouvoir politique (le Sénat vient de voter une loi visant à interdire toute critique d’Israël dans les universités) et par les présidences d’universités qui se font les complices zélées de ces politiques répressives. Sans négliger bien entendu, les collaborations de tant de collègues, heureuses et heureux de trouver dans ce contexte politique délétère une légitimation morale à leur obscurantisme réactionnaire…

Une vision idéalisée de l’École, et en particulier de l’Université, en fait une sorte de sanctuaire hors du monde et de son fracas. Le génocide à Gaza sonne comme un rappel terrible à la réalité, tant l’une de ses dimensions majeures est la destruction du système éducatif palestinien. Le sociologue Sbeih Sbeih – chercheur associé à l’IREMAM – revient sur cet aspect et interroge en outre le déni de la colonialité, en particulier le refus du paradigme colonial pour penser Israël, si frappant dans les universités occidentales, et notamment françaises.

A lire ici : https://www.contretemps.eu/universite-colonisee-destruction-savoir-palestine/