Pas de justice, pas de paix : solidarité avec les victimes des violences policières racistes

Pas de justice, pas de paix : solidarité avec les victimes des violences policières racistes

2 juin 2020 4 Par Igor Babou

En (F)rance comme aux USA, la police assassine et pratique de manière structurelle des discriminations raciales, sexistes et homophobes. Quant à notre justice, elle est en dessous de tout, comme le montre l’affaire Adama Traoré, qui n’est malheureusement pas une exception.

J’affiche ici mon soutien sans réserve à l’ensemble des mouvements Black Live Matter dans le monde, ainsi qu’à la famille Traoré, à celle de Théo, etc.

En tant que blanc privilégié, je ne peux pas me sentir libre si d’autres habitants de mon pays ne le sont pas et doivent subir des discriminations et des violences policières.

En tant qu’intellectuel blanc privilégié (par mon salaire et mes conditions de travail), je ne peux pas ressentir dans ma chair les humiliations et les violences constamment subies depuis des générations par les populations afro-descendantes qui ont construit la richesse de mon pays. Mais j’en ai été témoin, notamment parce que j’habite en banlieue parisienne, dans le 93.

Je peux dire avec toutes ces personnes racisées par l’administration de mon pays : assez ! Assez de racisme, assez de discriminations. Je ne dis pas “assez de bavures”, car il ne s’agit pas de cela : il s’agit d’un cadre structurel présent au sein de nos administrations, de notre police, de notre justice, comme cela est bien démontré et documenté par des recherches sociologiques et historiques.

La (F)rance ne sera jamais une démocratie tant que la police n’aura pas subi une réforme en profondeur de ses modalités de recrutement, de formation et d’exercice sur le terrain et dans les commissariats, tant que les coupables n’auront pas été jugés et condamnés, tant que les médias de préfecture continueront à euphémiser ou à nier le racisme structurel de l’Etat français, tant que les politicien.ne.s de droite comme de gauche pratiqueront la démagogie électoraliste pour flatter les plus vils instincts de leur électorat, tant que les intellectuels et les artistes, de gauche comme de droite, ne prendront pas plus clairement position contre les “heures sombres” d’aujourd’hui.

Enough is enough, à Minneapolis comme à Beaumont-Sur-Oise, à Washington comme à Paris.