ZAD du Testet : décès tragique d’un jeune écologiste. Les dégâts de la criminalisation des luttes sociales

ZAD du Testet : décès tragique d’un jeune écologiste. Les dégâts de la criminalisation des luttes sociales

28 octobre 2014 6 Par Igor Babou

A Rémi Fraisse, jeune écologiste décédé dans le cadre d’une lutte sociale et environnementale.

Un jeune homme est mort, dans des circonstances encore obscures, mais tout laisse à penser qu’il est une nouvelle victime de la criminalisation des luttes sociales : phénomène ancien, amplifié sous le gouvernement Sarkozy, et poursuivi par le gouvernement Hollande qui ne vaut pas mieux dans sa brutalité, son autoritarisme antisocial et sa servilité à l’égard du capitalisme productiviste. Quel que soit le résultat de l’enquête en cours, le gouvernement portera la responsabilité de ce décès : il a laissé se dérouler un enchaînement de violences là où la simple raison, le plus simple humanisme, ou encore le respect élémentaire du droit, auraient commandé l’écoute des arguments des manifestants et l’ouverture d’un dialogue avec eux. Car on savait, depuis des semaines déjà, qu’un usage disproportionné de la force était à l’œuvre au Testet, de la part des forces de gendarmerie contre les militants écologistes : voir par exemple ici et ici. On savait, et on a laissé faire.

Ce jeune homme, Rémi Fraisse, luttait avec d’autres militants présents depuis longtemps sur la ZAD (Zone A Défendre) du Testet, dans le Tarn, pour que l’État respecte le droit – ce qu’il ne fait pas en l’occurrence dans cette zone humide en cours de destruction au seul bénéfice de quelques intérêts privés : voir ici ou encore ici. Il luttait pour l’intérêt général, et pour le respect de l’environnement menacé par des projets aussi inutiles que coûteux et destructeurs, et pour une agriculture respectueuse de l’environnement. Il luttait avec d’autres zadistes pour l’ouverture d’un dialogue. Depuis des mois, on a répondu à ces gens par l’envoi de la force militaire, par la violence physique, ce qui a conduit à un enchainement prévisible de radicalisation (les zadistes semblent être maintenant infiltrés par la lie de l’extrême droite, et par quelques excités de la batte de base ball, peut-être issus du bord politique opposé, mais qui ne valent guère mieux…). Cela a abouti à ce drame qui était lui-aussi prévisible, tant la tension a été délibérément entretenue par les forces de police avec l’assentiment des politiques. Le tout se déroulant dans le désintérêt des médias, en dehors du travail de Reporterre et de Basta! Là encore, la presse généraliste ne brille pas par sa capacité à mener des investigations et se caractérise, comme toujours, par son soutien servile à l’ordre établi…

Face au silence des politiques, face au mépris de la plupart des grands médias, comment ne pas être en colère ? Comment ne pas être écœuré, quand cette mort fait suite au délire médiatique et politique qui a accompagné le décès du PDG de Total, M. De Margerie ? Si l’on met de côté le drame humain (une mort est une mort, et c’est toujours dramatique), le PDG de Total était tout de même un sinistre pollueur et un exploiteur du tiers monde qui s’asseyait gaiment sur l’éthique, et qui mettait la politique étrangère de notre pays au service de ses intérêts personnels. Il pourtant été unanimement célébré, à grand renfort de protestations larmoyantes d’amitiés, par presque toute la classe politique et médiatique. Ce qui a bien montré l’étendue de la servilité de nos politiques et leur impuissance à être autre chose que des marionnettes aux mains des industriels. Comment ne pas être écœuré et en colère après avoir vu comment le gouvernement a cédé face aux lobbies productivistes et aux poujadismes de tous poils (les fameux « bonnets rouges » qui, en quelques jours de violence, ont fait échec à l’écotaxe), et en constatant comment il criminalise toutes les luttes d’émancipation ?

Il faut célébrer le courage de ces jeunes gens qui luttent pour un avenir meilleur et qui refusent la servilité. Face à l’ironie et au mépris de nombreux commentaires qui, habituellement, dénoncent la mollesse de l’écologie politique, les zadistes nous rappellent que les questions environnementales sont des enjeux de lutte de plus en plus vifs et légitimes, et que la lutte contre le libéralisme passe par les questions environnementales, par celle de l’énergie, et par la critique du modèle productiviste de nos économies à bout de souffle. La violence récurrente des répressions dont les luttes environnementales sont l’objet en montre bien le caractère révolutionnaire.

J’arrête là, je préfère copier-coller les derniers textes de Reporterre, dont les journalistes, qui ne sont aux ordres de personne, sont les seuls à faire un véritable travail d’information, loin de la pseudo-neutralité de la presse généraliste, qui n’est qu’un signe de son asservissement coupable :

EDITO – Un crime du pouvoir socialiste

Hervé Kempf (Reporterre)

lundi 27 octobre 2014

http://www.reporterre.net/spip.php?article6499

Le décès de Rémi Fraisse au Testet est le résultat d’un crime : celui des responsables socialistes qui ont piétiné la loi et la démocratie pour ne laisser d’autre issue que la violence.


Le drame qui s’est déroulé près d’une rivière où, voici quelques semaines, s’épanouissait une forêt vivante, n’est pas un accident. C’est un crime.

Nous ne pouvons assurer définitivement ici qu’une grenade ou un autre projectile lancé par les forces de « l’ordre » a touché mortellement le jeune Rémi Fraisse. Les témoignages que nous publions incitent à le penser, mais nous attendons le résultat de l’autopsie et d’autres témoignages indiscutables pour déterminer notre conviction.

Mais nous affirmons que la mort de ce jeune homme résulte de l’obstination criminelle de hauts responsables qui ont, contre l’évidence et en piétinant l’esprit de la loi, conduit à une situation où la seule issue était la violence, une violence savamment entretenue par une police à qui l’on a lâché la bride.

Rappelons divers faits, amplement documentés par Reporterre et par les collectifs de sauvegarde de la zone humide du Testet :

- l’enquête publique avait conclu à un avis favorable, SOUS RESERVE d’un avis positif du Conseil National de Protection de la Nature. Or, celui-ci a rendu un avis nettement défavorable ;
- les travaux de défrichement se sont déroulés sans autorisation préalable de défrichement ;
- les opérations obligatoires de diagnostic archéologique préalable ont été oubliées ;
- le conflit d’intérêt est manifeste, puisque la Compagnie d’aménagement des coteaux de Gascogne a établi l’étude concluant à la nécessité des travaux, alors que c’est elle qui doit les réaliser.

Par ailleurs, l’action de la police a été extrêmement violente depuis la fin août, outrepassant largement les nécessités de l’ordre public dans un Etat républicain. De nombreux témoignages attestent de cette violence souvent gratuite, à l’encontre d’opposants installés sur la Zad essentiellement non-violents. Plusieurs des opposants ont certes, à l’occasion, lors des affrontements de début septembre, lancé des projectiles et parfois des cocktails molotov contre les forces de police. Mais l’esprit dominant, aussi bien sur la Zad que parmi les collectifs, est à la non-violence, comme l’attestent reportages et témoignages. La répression provocante menés par gendarmes et CRS à l’encontre de manifestants ou d’occupants pacifiques ne pouvait que viser à susciter des réactions violentes – servant d’alibi à la répression – chez les opposants.

Et par ailleurs, on traitait par le mépris ceux qui, s’engageant pacifiquement, mais au péril de leur santé, ont fait plus de cinquante jours de la faim afin, simplement, d’obtenir… un débat.

L’obstination du président PS du Conseil général du Tarn, Thierry Carcenac, à mener les travaux quoi qu’il puisse en coûter, avec l’appui du préfet et du premier ministre Manuel Valls, est bien criminelle : elle a conduit à la mort d’un homme.

On sait la tactique suivie par les promoteurs de ce projet inutile et imposé : aller le plus vite possible pour réaliser le barrage. Ensuite, la justice pourrait bien juger de son illégalité, le barrage serait là, inamovible.

Ce mépris de la loi, de la démocratie, du droit des citoyens, a conduit au trépas d’un jeune homme, et c’est un crime.

Ses auteurs – M. Carcenac, M. Valls qui l’a soutenu, tous ceux qui se sont tus parmi les responsables politiques en situation de peser – portent aussi une terrible responsabilité historique : en continuant à se comporter ainsi, ils alimentent le dégoût de nos concitoyens et concitoyennes pour les pouvoirs politiques, ils encouragent la montée de l’extrême-droite, ils préparent des lendemains dramatiques à ces journées de deuil.

On peut revenir en démocratie. Laisser la vérité émerger sur les circonstances du décès de M. Fraisse. Suspendre durablement les travaux, le temps de réfléchir, de dialoguer, et d’étudier. Reprendre le contrôle de la police, en la rappelant à sa noble mission, qui est de protéger la République, donc la démocratie.

Les responsables du crime se grandiraient en prenant ce chemin.


Source : Hervé Kempf pour Reporterre.

Illustration : Pixabay

Lire aussi : Testet : Rémi Fraisse a été touché par une grenade

Tristesse et colère après la mort d’un jeune écologiste au Testet

Grégory Souchay (Reporterre)

mardi 28 octobre 2014

http://www.reporterre.net/spip.php?article6502

Alors que de premiers éléments d’autopsie du corps de Rémi Fraisse ont été communiqués lundi, l’avocat de la famille va déposer plainte contre X. Plusieurs manifestations ont eu lieu en France pour protester contre la violence policière. Sur la Zad du Testet, on tente de reconstituer le déroulement précis des événements.


-Lisle-sur Tarn, Albi, Gaillac, reportage

« Pour moi, un de nos frères n’est plus là, il ne peut plus parler, plus respirer, plus boire, plus faire la fête, plus embrasser les enfants et ça, ça change tout. » Ce matin, sur la ZAD du Testet, la tristesse se mêlait aux doutes, aux interrogations, aux habituelles crises de conscience devant pareille tragédie. Qui est responsable ? Comment en est-on arrivé là ?

Trente-six heures après les faits, la Brigade d’identification criminelle de la gendarmerie de Toulouse s’est enfin rendue sur les lieux pour effectuer son travail, devant une assemblée attentive et calme d’opposants. Il faudra encore attendre lundi soir pour avoir les résultats de l’autopsie.

Une expertise légale tardive qui confirme la mort par explosion

Trente-six heures après les faits, la Brigade d’Identification Criminelle de la Gendarmerie de Toulouse s’est enfin rendue sur les lieux pour effectuer son travail, devant une assemblée attentive et calme d’opposants. Ce n’est que le soir venu, lundi, que le procureur d’Albi indiquera des éléments supplémentaires. Selon l’expertise du médecin légiste : « une plaie importante située en haut du dos de Rémi Fraisse a été causée, selon toute vraisemblance par une explosion » qui « a projeté le jeune homme au sol de manière violente » causant « une mort instantanée ».
Pour autant, le médecin ne se risque pas à « affirmer ni infirmer que l’origine de la plaie proviendrait d’une grenade lancée depuis la zone où les Genndarmes se trouvaient ».

Lundi soir, une nouvelle analyse légiste a été demandée par la famille et les proches de Rémi, tandis que l’on connaitra ce mardi les résultats issus du laboratoire de police scientifique de Toulouse, bien que l’on sache déjà que les manifestants ne disposaient que de feux d’artifice et en aucun cas de grenades de toute sorte. Mardi 28 octobre, l’avocat de la famille, Elié Alimi, devait déposer plainte contre X, afin que l’affaire soit instruite par un juge, et non par le procureur.

Des interrogations sur le contexte précédant la mort de l’opposant

« Tout a progressé vers la tragédie de la nuit de samedi à dimanche. » Voilà comment un habitué du mouvement nous présente la situation quand nous l’interrogeons sur les événements de ce week-end.


– Les enquêteurs sur les lieux du drame, lundi 27 octobre. –

L’engrenage aurait commencé vendredi. Les organisateurs de la manifestation avaient expressément demandé à ce qu’aucun policier ne soit présent sur le site durant le week-end et que tout le matériel de chantier soit évacué. Sauf que le vendredi soir, on trouvait à côté du local technique une petite machine génératrice, entourée de trois vigiles.

« C’était une chèvre, pour nous appâter », assure un autre occupant. Et effectivement, « à plusieurs, on est allé faire chier les vigiles. Vers une heure du matin, le samedi, quand l’Algeco a commencé à brûler, ils ont appelé les flics ».

Relativement peu violents, les affrontements dureront une partie de la nuit. Chepchep, présent à ce moment témoigne : « On les attaquait avec des petits tas de terre, ils ont tout de suite riposté avec des grenades lacrymogènes, des grenades assourdissantes et nouveauté, des grenades explosives. Les copains, cachés dans une tranchée, recevaient les grenades comme dans un piège. »

Présence et pression policières

Au final, la police restera toute la nuit et durant tout le rassemblement du week-end, « alors qu’il n’y avait plus rien à protéger. Ils avaient peut-être peur qu’on prenne le contrôle de la zone en vue de la reprise du chantier le lundi. »

Interrogation également sur le maintien de leur présence massive, samedi soir, après 21 heures, alors que selon le responsable de la gendarmerie lui-même « les choses se sont alors calmées. »

Pourtant, deux heures plus tard, les cordons de police étaient toujours présents sur le site. Hugo, qui voyait la scène d’un peu plus loin raconte : « Jusqu’à 2 heures et demi, on voyait par coups sporadiques des lumières de grenades assourdissantes, de désencerclement et des feux d’artifice. C’était très violent ce soir là. » Il ajoute : « C’était quelques minutes après deux heures du matin, d’un coup on n’a plus entendu les détonations. Les combats ont peut être continué mais il n’y a plus eu de coups bruyants. »

Cette présence policière est à relier avec la constante pression qu’ont subie les occupants depuis le début du chantier, avec brimades, humiliations, expulsions illégales et violences physiques répétées. La nuit où Rémi à été tué, au moins dix personnes ont dû être évacuées à l’hôpital dont trois avec des blessures graves, du type tirs de flashballs dans la tête. « Cette présence policière permanente ne peut pas être détachée de la tragédie », nous confirme-t-on.

Un mouvement qui peine à contenir ses pulsions radicales

D’autres attestent par ailleurs de l’arrivée massive et coordonnée de personnes cagoulées vers 16 heures. Chepchep raconte : « A partir de vendredi, on a vu des gens affluer sur la zone. Ils font pression, on a du mal à s’entendre et ils passent en force, contre les décisions collectives. »

Un sentiment confirmé par un militant de longue date sur la zone : « J’ai croisé ceux qui sont partis le samedi vers 16 heures pour en découdre. On ne les connaissait pas. Ils avaient un discours très sommaire, disaient n’avoir de compte à rendre à personne, mais étaient très organisés et disposaient de leur propre équipement pour aller à l’affrontement. »

Devant les événements, la rage et colère des personnes violentes semblent prendre le pas sur la volonté collective de commémorer dans la paix la mort de leur camarade. À cela s’ajoute la probable présence marginale de groupuscule d’extrême-droite identitaires. Le mouvement fait face à certaines contradictions comme l’admet Camille : « On ne fait pas de tri. Quel que soit ton but, tes opinions, si tu luttes contre le projet, tu as ta place. »

Rémi Fraisse protégait la renoncule à feuille d’ophioglosse

Pour les amis et la famille, il est encore difficile d’évoquer la mémoire de celui qui est mort dans la nuit de samedi à dimanche au Testet. On en sait cependant un peu plus sur Rémi Fraisse, ce jeune de 21 ans.

Originaire de la région, il était étudiant à Toulouse et avait effectué un BTS dans le domaine de l’environnement. Engagé, il faisait partie de l’association Nature Midi Pyrénées. Dans un communiqué, Jérôme Calas, président de l’association explique : « Rémi faisait partie de cette jeune génération de bénévoles investis dans les actions de l’association. Très actif au groupe botanique depuis plusieurs années, il participait notamment au suivi de la flore protégée en Haute-Garonne où il assurait la coordination du suivi de la Renoncule à feuille d’ophioglosse. L’association et notamment le groupe botanique où il avait de nombreux amis est sous le choc de la disparition de ce jeune bénévole passionné. »


– Renoncule à feuille d’ophioglosse –

Selon d‘autres témoignages, il semblerait que ce week-end était la première visite de Rémi sur la Zone du Testet.

Dimanche soir : Une manifestation sous tension à Gaillac

Dimanche soir, vers 18 heures, nombre de voitures convergeaient vers Gaillac pour une manifestation improvisée. Sur la place centrale de la ville, plus de mille personnes s’organisent en assemblée générale spontanée pour savoir quoi faire ensuite, partagés entre des tentations d’aller jusqu’au commissariat ou de rentrer sur la zone.

À peine Ben Lefetey, le porte-parle du Collectif pour la sauvegarde de la zone humide du Testet, a-t-il le temps d’annoncer la suspension des travaux par la préfecture que la situation dégénère.

D’un côté, les uns accusent la gendarmerie d’avoir déployé des camions de gardes mobiles tout autour de la place et d’avoir tiré sans sommation des lacrymogènes sans laisser aux manifestants le temps de se retirer.

De l’autre, nous avons pu constater sur place une colère importante d’une partie du groupe qui trouvait « scandaleux de devoir rentrer alors que l’un des nôtres est mort » et qui a jeté des pierres sur une banque et une voiture voisines, avant de refluer vers la place avec l’assaut policier.

Quel que soit l’origine du trouble, ce qui devait être un hommage pacifique s’est transformé une nouvelle fois en affrontement, la majorité du groupe quittant les lieux avec la dispersion des gaz lacrymogènes dans les rues adjacentes, les autres restant sur place encerclés et gazés jusqu’à ce qu’interviennent les brigades de clowns activistes, comme l’explique un communiqué du collectif Tant qu’il y aura des Bouilles :

« Le rassemblement à Gaillac s’est terminé dans le calme grâce aux clowns et à la volonté du plus grand nombre de ne pas se laisser entraîner dans la violence, ce qui n’aurait fait que desservir notre cause. »

Malgré la volonté du Collectif Testet d’annuler un nouveau rassemblement à Albi ce lundi, dès 13 heures, les voitures convergeaient depuis la ZAD jusqu’au Conseil général et la Préfecture, sans échauffourées à signaler jusqu’à cette heure.

Pendant ce temps, les experts du ministère de l’écologie donnaient les conclusions du rapport d’expertise sur le projet, qui reprend nombre d’arguments soulignés depuis des mois par le Collectif Testet.

Des manifestations dans plusieurs villes de France

Lundi, de nombreux autres rassemblements se sont déroulé dans le pays, à Toulouse, Nantes, Strasbourg et bien sûr Albi, dans le Tarn, où environ cinq cent personnes ont convergé à partir de 14 heures devant la Préfecture « pour Rémi » comme le clamèrent les nombreux slogans. Cette fois, les dérapages furent moins nombreux que la veille, du fait de l’important dispositif policier mais aussi de la volonté des manifestants de ne pas reproduire la situation de la veille.

Après une action allongée par terre devant la Préfecture pour symboliser la mort de leur camarade, le cortège s’est déplacé vers le tribunal de grande instance, avec des tentatives de déterrer des pavés et de construire des barricades. Mais le déploiement policier ne leur laissant pas le temps et encercla rapidement coupant le cortège en plusieurs groupes.


Source et photos : Grégoire Souchay pour Reporterre

. photo du chapô : manifestation à Albi (Grégoire Souchay)
. sauf policiers : Le Lot en action

Lire aussi :Testet : Rémi Fraisse a été touché par une grenade ou un flash-ball