Université Paris Cité : la sécurité, prétexte à la censure
12 mars 2024Je relaie, plus bas, un communiqué de la FSU de l’Université Paris Cité à propos d’une énième entorse à la liberté académique au sein de notre université. Ce n’est en effet pas la première fois qu’un.e président.e de Paris Cité (ex Paris Diderot, ex Paris 7) censure un débat public sur la Palestine, ou appelle la police pour déloger une table d’information organisée par des étudiant.es sur le campus. J’éprouve donc de plus en plus de dégout pour cette université coercitive et pour ses présidences successives, toutes plus autoritaires, bureaucratiques, et dénuées d’humanisme. Et comme il faut nommer les responsables du délitement de la démocratie universitaire, nommons Christine Clerici, ancienne présidente de Paris Cité (élue pour contrer le projet de fusion de Paris Diderot avec Paris Descartes, mais qui s’est empressée de le réaliser une fois élue, ce qui en dit long sur l’univers mental de ces élu.es… elle avait par ailleurs appelé la police pour déloger une table d’étudiant.es sur la Palestine, dont certain.es suivant mes cours, qui s’étaient fait tabasser par les CRS) et Edouard Kaminski actuel président de Paris Cité qui s’engage sur la voie d’une authentique gouvernance démocratique en suivant l’exemple du Bien Aimé Kim Jung Un…
Voici maintenant le communiqué de la FSU :
La sécurité, prétexte à la censure
Aujourd’hui, toutes les universités gazaouies sont détruites. C’est hélas presque un détail, dans un contexte que chacun·e connaît : le massacre d’une population par un gouvernement d’extrême-droite, soit par les bombardements, soit par une catastrophe humanitaire délibérément organisée.À l’initiative de la Coordination universitaire contre la colonisation en Palestine, des élu·es étudiant·es, des militant·es de la FSU, de la CGT, du Poing Levé et d’Écume ont souhaité organiser dans le hall du Campus Saint-Germain une table d’animation dans le cadre d’une journée de soutien aux universitaires et étudiant·es palestien·nes, mardi 12 mars de 11h30 à 14h. Nous en avons informé l’administration du campus et demandé la mise à disposition de tables.La présidence a interdit cette animation, avec la justification suivante : « Compte tenu du contexte international tendu, et dans le cadre du plan Vigipirate « vigilance renforcée- risque attentat » il a été considéré que les risques de débordements sont trop élevés en terme de sécurité.»Ainsi, exprimer sa solidarité avec un peuple massacré présenterait un risque pour la sécurité. Nous déplorons cette suspicion et invitons tous les enseignants-chercheurs, les enseignants et les chercheurs à jouir de l’«entière liberté d’expression » que leur garantit le Code de l’éducation (Article L952-2).Alors que les statuts de l’Université Paris Cité affirment «promouvoir une communauté humaine construite autour des valeurs de la liberté de penser, du respect et du dialogue », nous ne comprenons pas que la présidence réponde à la proposition d’un moment d’échange par un bâillon sécuritaire.
Nous demandons la levée des restrictions à la liberté d’expression. Nous continuerons de porter la revendication d’un cessez-le-feu immédiat et de dénoncer la censure des soutiens à la Palestine.