Message à l’attention de celles et ceux qui nous gouvernent en période de pandémie
26 mars 2020J’ai beaucoup réfléchi à ce qui serait essentiel à dire en cette période de rupture anthropologique due à la pandémie virale. Et je ne vois qu’un seul message à envoyer…
- à toutes celles et ceux qui prétendent nous gouverner, qu’il s’agisse de politiciens nationaux ou locaux,
- à toutes celles et ceux qui n’ont eu à la bouche depuis des décennies que les dogmes de la compétition, du marché, et de l’économie libérale,
- à toutes celles et ceux qui ont contribué, par leur adhésion active au libéralisme, à affaiblir les services publics, non seulement celui de la santé, mais aussi celui de l’enseignement supérieur et de la recherche, ou encore de la justice,
- à toutes celles et ceux qui, par leur incohérence ou leurs lâchetés quotidiennes, ou par ambition personnelle, ont contribué à affaiblir tous les espaces de démocratie locale ou nationale,
- au Medef, à la FNSEA, à la CFDT, etc.,
- aux flics, aux CRS et à la BAC,
- aux intellectuels de préfecture et à la gauche caviar pour qui le mot « peuple » signifie « populisme » et sent mauvais,
- aux macronistes, et avant eux aux adeptes de Hollande, et de Sarkozy, à celles et ceux qui croient que la politique c’est des chefs placés en haut qui dirigent souverainement sans jamais rendre de comptes,
- à toutes et tous les journalistes et éditocrates de la presse et des médias mainstream, qui par leur remarquable incompétence et leur fantastique servilité à l’égard des pouvoirs économiques et politiques, ont contribué à la destruction de nos communs et de nos solidarités,
- à toutes et tous les chef.fe.s d’établissement d’enseignement supérieur, et à leurs affidés, qui n’ont eu de cesse de prôner les doctrines sécuritaires, en appelant les CRS sur nos campus, pour réprimer nos légitimes aspirations à un monde plus juste, plus écologique et plus solidaire,
- à celles et ceux pour qui le mensonge et le plagiat ne sont pas des choses inadmissibles dans la pratique scientifique,
- aux apôtres de la « continuité pédagogique » et du productivisme institutionnel,
- à toutes celles et ceux, au sein de l’université et de la recherche française, qui sont obsédés par l’excellence (au détriment des dimensions collectives et nécessairement modestes de nos métiers), par la pédagogie (comme si on pouvait être un bon pédagogue sans être un.e vrai.e chercheur.e), par la professionnalisation des formations (qui détruit toute aspiration à un monde émancipé de l’aliénation économique), ou par la techno-transformation de nos métiers (comme si les innovations devaient forcément être numériques, et pas sociales ou politiques),
- à toutes celles et ceux qui, en dépit du constat d’échec radical de nos rationalités à produire un monde habitable, voudraient continuer sur le même chemin, sans changer de direction ni de finalités,
- à toutes celles et ceux qui mettent des vies en danger pour sauver l’économie et les banques,
- enfin, à toutes celles et ceux qui ont si longtemps refusé d’écouter les alertes écologiques,
Mon seul message est le suivant : « allez toutes et tous vous faire foutre, vous ne valez rien, et on va bientôt vous demander des comptes ! »
Et pour rendre les choses plus claires encore, j’accompagne ce message d’un cordial salut :
je crois que si ça continu je vais me faire couper tous les doigts et ne garder que celui la vu que c’est le seul qui va nous servir.