Recension de « Disposer de la nature » par Marie-Hélène Léon dans le site des journalistes-écrivains pour la nature et l’écologie
13 novembre 2009Marie Hélène Léon, Journaliste, a écrit un article à propos de mon livre « Disposer de la nature » dans le site des journalistes-écrivains pour la nature et l’écologie (JNE). L’article est disponible en cliquant ici (il faut naviguer un peu vers le bas de la page). Je recopie ici cet article, en espérant que son auteur n’y verra aucun inconvénient.
Disposer de la nature – Enjeux environnementaux en Patagonie argentine
Igor Babou, enseignant-chercheur à l’ENS, présente une étude ethnographique de terrain dans un lieu vierge de toute étude sociologique : La Peninsula Valdès, un parc naturel en Patagonie argentine, classé au patrimoine mondial de l’Unesco.
A partir de descriptions, de photographies, et d’entretiens réalisés avec les habitants des lieux en proie avec les questions environnementales, il produit un ouvrage intéressant, vivant, et riche d’enseignements.
On y apprend que les baleines sont attaquées par les goélands qui peuvent parfois les blesser dangereusement, mais on découvre également la solidarité des populations autour des baleines échouées pour tenter de les sauver. Les questions sont nombreuses. Il y a d’abord les étranges rapports entre l’Etat, les biologistes et les ONG, mais aussi tout un chapitre sur la rationalisation de la nature par les baleines au travail ou la transformation de la nature en ressource économique, ainsi que la présentation du « ressourcisme » consistant pour les pays développés à conserver la nature localement pour mettre en réserve stratégique de futures zones de développement ; à cette démarche, les zones locales répondent par un développement de l’éco-tourisme.
La conclusion de l’ouvrage ramène le lecteur aux préoccupations économiques et esquisse un questionnement de sagesse, en dénonçant le cynisme de l’Etat lorsqu’il affirme que produire plus est la seule alternative, et que la science sera la solution à tous nos problèmes. Le mot de la fin ? « Et nous croissons, nous nous multiplions, nous multiplions les médiations qui accentuent irréversiblement la distance qui nous sépare de la nature en nous donnant l’illusion contraire d’une plus grande maîtrise. »