A chaque occasion dire que l’on ne veut pas ce monde-là

A chaque occasion dire que l’on ne veut pas ce monde-là

28 septembre 2020 0 Par Igor Babou

Le collectif Lucioles propose une déclaration d’une minute avant chaque intervention publique (enseignements, conférences, radio, etc.) pour remettre sur le tapis ce qui est sans cesse remis dessous, pour rappeler qu’on ne veut pas de ce monde-là.

Que chacune et chacun soit libre de l’utiliser ou de faire quelque chose de similaire avec un texte un peu différent, dans ce cas on peut partager, se rendre témoin de ce qu’on dit et fait.

Voici la déclaration :

Nous avons décidé, avec d’autres collègues universitaires, que lors de chaque cours, à chaque prise de parole publique, nous prendrions quelques secondes pour faire une déclaration.

Nous ne pouvons en effet nous contenter d’exercer nos activités scientifiques et pédagogiques habituelles sans dénoncer le scandale de la destruction des services publics, en particulier ceux de l’enseignement, de la recherche scientifique et de la santé, et leur assujettissement au marché.

Nous constatons chaque jour l’inaction écologique, la précarisation généralisée, les reculs de la démocratie dans le pays et au sein de chaque organisation.

Une société qui méprise les savoirs et sa jeunesse, qui affame les populations les plus fragiles, et qui pénalise les solidarités est en route vers la barbarie.

Les médias grand public et nos institutions s’obstinent à faire oublier ce contexte pour entretenir l’illusion d’un fonctionnement normal de notre démocratie. Mais nous devons affirmer sans relâche le refus d’une société inégalitaire, brutale, et insoutenable au plan environnemental, et nous vous invitons à faire de même partout et à chaque fois que vous le pouvez.

 

Au sujet du collectif Lucioles

 

 « Nous partons d’un rapport à notre quotidien défini comme le fragment du réel auquel nous avons un accès sensible et continu, et que nous partageons avec un certain nombre de personnes qui sont dans notre proximité.  Bien sûr ce quotidien comporte des éléments qui renvoient à d’autres échelles de vie que le présent vécu ici et maintenant.  Mais ces éléments (notamment des textes et des témoins matériels, des institutions, des langages, etc.) ne sont jamais pris comme saisis comme attestant d’une réalité supérieure à celle que nous vivons au quotidien, laquelle serait insignifiante ou dérisoire, mais comme des objets qui apparaissent dans ce quotidien, le traversent, l’irriguent, l’altèrent, en constituent l’épaisseur extraordinairement complexe et irréductiblement poétique. »

1er numéro de la revue « Lucioles », 2015 – en pdf

2ème numéro de la revue « Lucioles », 2019 – en pdf