Séminaire interdisciplinaire : “Interpréter un territoire : paysage, représentations, environnement”

Séminaire interdisciplinaire : “Interpréter un territoire : paysage, représentations, environnement”

12 février 2013 0 Par Igor Babou

Ce nouveau séminaire interdisciplinaire est co-animé par des membres du LCF (Igor Babou, Carpanin Marimoutou, Michel Watin), des membres du CREGUR (Christian Germanaz et Béatrice Moppert) et des membres du Parc National de La Réunion (Michel Sicre, Jean François Bénard et Christelle Nicolas).

Dans la limite des places disponibles, ce séminaire de réflexion, à la fois informel (il ne correspond pas à un contrat de recherche, mais à la volonté de partager des questions entre chercheurs et professionnels), interdisciplinaire et interprofessionnel, est ouvert aux doctorants des trois disciplines concernées (Sciences de l’information et de la communication, Littérature et Géographie), ainsi qu’aux doctorants et mastérants qui travaillent sur les relations entre nature et culture.

Il s’inscrit dans les nouvelles thématiques présentes au LCF : relations entre nature et culture, médiations et migrations, ainsi que dans les travaux du CREGUR sur la construction culturelle du paysage et du territoire. Il est également au cœur des préoccupations de nos collègues du Parc National, avec qui nous sommes heureux d’entamer cette réflexion collective.

Présentation :

La Réunion fait depuis le milieu des années 1990 l’objet d’un travail d’interprétation du territoire, c’est-à-dire d’une tentative de catégorisation et de mise en récit de ses espaces physiques, et de ses caractéristiques environnementales. Cette démarche prend également en compte les dimensions sociales et culturelles du territoire.

Depuis la création du Parc national, et son inscription sur la liste du Patrimoine mondial de l’Unesco, la programmation de schémas d’interprétation et de valorisation écotouristiques (SIVE), reprend cet enjeu de donner à lire ce territoire à ceux qui le parcourent : touristes et habitants.

De son côté, la recherche en sciences humaines et sociales s’attache à décrire et comprendre certaines des relations qui s’établissent entre nature, culture et patrimonialisation, ainsi que les  représentations du territoire et de l’habiter à La Réunion.

Un groupe informel de chercheurs de l’Université de La Réunion (Igor Babou, Carpanin Marimoutou, Michel Watin pour le LCF, et Christian Germanaz et Béatrice Moppert pour le CREGUR) souhaite confronter ses questionnements avec un groupe également informel d’acteurs du Parc (Michel Sicre, Jean François Bénard, Christelle Nicolas), autour des enjeux culturels, littéraires, géographiques et communicationnels de l’interprétation du territoire, et de son aménagement. Sous la forme d’un séminaire de travail ouvert aux mastérants et doctorants du LCF et du CREGUR intéressés par ces thématiques, nous explorerons les corpus textuels et iconographiques, les travaux de recherche, et les pratiques sociales et mémorielles à partir desquelles nous pourrions élaborer des catégories d’analyse communes, des questionnements partagés, et développer des pratiques d’enquête au croisement de la recherche et de l’action culturelle.

La première séance de ce séminaire aura lieu le 28 février au LCF, de 14h à 17h :

« Jeux et enjeux du paysage dans la littérature créole : poétiques et politiques de l’habiter »

Cette séance sera animée par Carpanin Marimoutou. Elle sera consacrée à la présentation de textes littéraires de tous genres (récits de voyage, romans, poèmes, chansons, contes, théâtre, etc.), en créole réunionnais et en français. Il s’agira d’explorer les modalités selon lesquelles les textes littéraires inventent le paysage créole, l’interprètent, lui donnent des significations qui peuvent avoir des effets sur le réel. On verra aussi les conflits d’interprétation du paysage liés aux changements d’époque et aux sujets de l’énonciation (littérature canonique/littérature vernaculaire). On analysera, en particulier, sur l’exemple du volcan, comment la présence fantomale des marrons, dont la voix n’est le plus souvent perceptible qu’à travers les récits de la domination (rapports de police, minutes de procès, archives notariales des possédants), contribue à construire un imaginaire de la terreur et de l’inhabitable dans la littérature canonique ou, a contrario, un discours sur l’espace public partageable et habitable et sur ce que peut être une bonne souveraineté dans la littérature vernaculaire, spécifiquement dans les contes.